DPE : ENTRE CONSTATS, LIMITES ET PERSPECTIVES

L’ÉCLAIRAGE DE CITEMETRIE 

La Cour des comptes a publié en juin un rapport sur la mise en œuvre du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE).

Outil devenu opposable en 2021, il est désormais déterminant pour l’accès au marché locatif, les transactions immobilières et la valorisation des biens. Mais à force de lui confier ce rôle central, ses faiblesses apparaissent au grand jour.

Les conclusions de la Cour rejoignent largement ce que nos équipes constatent chaque jour sur le terrain : une réalité complexe, parfois sévère, mais qu’il est indispensable de mettre en lumière. 

Ce que dit la Cour des comptes

Le rapport ne ménage pas le DPE et pointe plusieurs limites majeures :

Manque de fiabilité : des écarts méthodologiques trop fréquents et un recours excessif aux valeurs par défaut qui fragilisent la crédibilité des étiquettes.

Incohérences en copropriété : des différences entre DPE individuels et collectifs qui entraînent incompréhensions et parfois réticences à engager des travaux collectifs.

Recommandations trop générales : des prescriptions vagues, parfois inadaptées ou impossibles à mettre en œuvre.

Articulation insuffisante avec les règles d’urbanisme et de copropriété, qui limite la portée de l’outil.

Face à ces constats, la Cour appelle à renforcer la formation des diagnostiqueurs, accroître les contrôles et instaurer de nouveaux garde-fous pour restaurer la confiance. 


Ce que nous constatons sur le terrain

Nos experts retrouvent ces constats sur le terrain, avec des conséquences très concrètes :

  • Des DPE qui ignorent des travaux récents faute de factures ou justificatifs, conduisant à maintenir artificiellement certains logements rénovés en F ou G.
  • Des écarts allant jusqu’à deux classes énergétiques pour un même logement, selon le diagnostiqueur ou la méthode employée.
  • Des recommandations trop génériques qui incitent à des travaux mal séquencés (ex. remplacer une chaudière vieillissante avant d’avoir isolé), avec un rendement énergétique limité et des investissements mal orientés.
  • En copropriété, des blocages récurrents : un DPE individuel, souvent surestimé, vient contredire le DPE collectif et alimente la défiance des copropriétaires vis-à-vis des projets de rénovation globale.

Comme le souligne l’un de nos experts : « Le DPE est juridiquement renforcé, mais techniquement fragile dans sa mise en œuvre. »

Ces dérives traduisent une réalité simple : le DPE ne peut être considéré comme une boussole fiable pour piloter une rénovation énergétique.

DPE vs Audit énergétique : l’indispensable clarification

Il est essentiel de distinguer deux logiques :

  • Le DPE informe : il attribue une étiquette énergétique et donne une photographie réglementaire.
  • L’audit énergétique décide : il analyse le bâti, chiffre les scénarios, hiérarchise les étapes et propose une trajectoire cohérente de rénovation.

Nos experts insistent : « Seul l’audit permet d’éviter les erreurs coûteuses et d’organiser une rénovation performante. Le DPE, lui, reste un point de départ mais ne doit jamais être utilisé comme base de prescription. »

Chez CITEMETRIE, nos parcours de travaux reposent exclusivement sur l’audit, qui reste la seule méthode fiable pour concevoir une stratégie de rénovation adaptée au logement et aux occupants.

Une réforme du DPE en 2026

À partir du 1ᵉʳ janvier 2026, la méthode de calcul du DPE évoluera : le coefficient de conversion de l’électricité passera de 2,3 à 1,9.

Conséquence : environ 850 000 logements chauffés à l’électricité sortiront automatiquement de la catégorie des passoires thermiques (classes F ou G).

Cette réforme, qui permettra une mise à jour gratuite des diagnostics existants via l’ADEME, fait toutefois débat :

  • Pour certains, elle évitera l’exclusion du parc locatif de nombreux biens.
  • Pour d’autres, elle risque de diminuer la pression à rénover en reclassant artificiellement des logements toujours peu performants.

Nos recommandations aux propriétaires et syndics

Nos retours de terrain conduisent à des recommandations claires :

✔️ S’assurer que le DPE intègre bien les travaux déjà réalisés, ce qui n’est pas toujours le cas.

✔️ Ne jamais engager un projet de rénovation sur la seule base d’un DPE.

✔️ S’appuyer systématiquement sur un audit énergétique complet, qui reste le seul outil permettant de définir une stratégie techniquement adaptée et économiquement cohérente.

Conclusion

Le rapport de la Cour des comptes confirme ce que nous observons chaque jour : le DPE est un indicateur, pas un outil de décision.

Notre rôle, en tant qu’opérateur habitat, est d’apporter de la rigueur, de la pédagogie et de la transparence pour restaurer la confiance des ménages, des bailleurs et des copropriétés.

Chez CITEMETRIE, nous affirmons une conviction forte : Le DPE est un outil de sensibilisation utile, mais seule une approche rigoureuse fondée sur l’audit énergétique permet de construire des projets de rénovation efficaces et durables. 


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